• cita0015.jpg
  • cita0013.jpg
  • cita0036.jpg
  • cita0042.jpg
  • cita0025.jpg
  • cita0022.jpg
  • cita0046.jpg
  • cita0001.jpg
  • cita0031.jpg
  • cita0027.jpg
  • cita0038.jpg
  • cita0004.jpg
  • cita0023.jpg
  • cita0048.jpg
  • cita0019.jpg
  • cita0009.jpg
  • cita0010.jpg
  • cita0005.jpg
  • cita0014.jpg
  • cita0002.jpg
  • cita0039.jpg
  • cita0029.jpg
  • cita0030.jpg
  • cita0018.jpg
  • cita0035.jpg
  • cita0026.jpg
  • cita0024.jpg
  • cita0040.jpg
  • cita0033.jpg
  • cita0003.jpg
  • cita0017.jpg
  • cita0043.jpg
  • cita0047.jpg
  • cita0041.jpg
  • cita0020.jpg
  • cita0012.jpg
  • cita0045.jpg
  • cita0011.jpg
  • cita0032.jpg
  • cita0016.jpg
  • cita0021.jpg
  • cita0006.jpg
  • cita0028.jpg
  • cita0037.jpg
  • cita0034.jpg
  • cita0044.jpg

 

Voici l'article paru dans le journal Dimanche suite à l'interview de notre Président, Robert Henckes, à RCF.

Les aînés face aux défis du monde

AinescathoLes bouleversements sociétaux que nous connaissons inquiètent les aînés. Comment ceux qui sont aussi des grands-parents peuvent-ils y apporter des réponses?

Le Mouvement Chrétien des retraités-Vie Montante a édité sa brochure 2015-2016. Le thème est d’actualité: comment faire face aux défis du monde. Des défis multiples qui bousculent les fondamentaux de notre société. De la violence, hélas quotidienne, aux nouveaux visages de la famille, en passant par la multi-culturalité et la fin de vie, les aînés peuvent adopter deux positions, estime Robert Henckes, président de Vie Montante belge francophone: subir ou agir!

Ainsi, face aux récentes attaques terroristes, les aînés, souvent grands-parents, sont appelés à relever ces défis et à prendre position pour ne pas les subir.« Parfois, on peut être décontenancé par l’énormité des problèmes », reconnaît Robert Henckes. Mais, il cite une phrase de Mgr Bonny, évêque d’Anvers: « Balayez devant votre porte ». « C’est à cela que nous devons inciter nos aînés », dit le président de Vie Montante, qui ajoute que porter un message même quand on est âgé, est en soi un défi.

Face à cette violence, la première chose est de la reconnaître. Il importe aussi d’en parler et de la situer. Robert Henckes met en évidence le fait que la violence prend différentes formes: elle peut être physique, mais aussi verbale, économique, conjugale, familiale, etc. « Il faut que les aînés témoignent de la façon dont ils ont pu passer au travers des violences qu’ils ont éventuellement rencontrées au cours de leur vie. Beaucoup de seniors ont connu la guerre, ils peuvent raconter quel était leur quotidien durant cette période et surtout comment, après la guerre, ils ont pu faire des pas de réconciliation avec le peuple allemand. Ils peuvent dire aussi comment, eux, ont accepté les déchirures dans les familles. Ils peuvent écouter, soutenir », martèle Robert Henckes. Il insiste aussi sur l’importance pour les aînés de trouver un sens à leur vie, pour en parler avec les jeunes et particulièrement avec les jeunes en marge de la société, ceux qui « ne sont pas portés » selon Robert Henckes. « Dans les équipes de Vie Montante, notre foi en Jésus-Christ nous donne toute une motivation, un dynamisme que nous pouvons transmettre aux jeunes générations ».

Face à ce défi de la violence, le programme 2015-2016 de Vie Montante met en évidence une phrase du Christ: « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. » N’est-ce pas une phrase difficile à faire passer aujourd’hui aux jeunes?

« Sans doute, mais par contre, si on reste dans la rancune et la vengeance, nous nous installons dans un esprit de guerre et cela consomme aussi une énergie énorme. ‘Aimez vos ennemis’ veut dire ‘essayer de les écouter’. Cela ne veut pas dire qu’on est d’accord avec ce qu’ils font, On condamne leurs actes mais pas les êtres qui sont des enfants de Dieu. » 

Un autre défi à relever est celui des multiples visages que peut prendre la famille aujourd’hui. Le récent synode consacré à la famille a montré l’importance de l’ouverture face à des situations difficiles, même si on a difficile à les accepter, surtout en tant qu’aînés. « Je pense que c’est un message d’ouverture pastorale de l’Eglise par rapport à ces formes diverses de situations familiales », souligne le président de Vie Montante. Il rencontre beaucoup d’aînés qui disent leur tristesse face à un divorce qui, de facto, éloigne le conjoint de leur enfant avec qui ils entretenaient de bonnes relations. Ils doivent accepter aussi l’arrivée d’un nouveau conjoint: une relation à recréer. Le problème d’éducation des petits-enfants est aussi source d’inquiétude: le manque de culture et de pratique religieuses, les gardes partagées… « C’est difficile pour les aînés. Nous pouvons les soutenir et prier avec eux. Et tenter de répondre à la question: comment peut-on faire aujourd’hui pour relever le défi? » « Nous avons une certaine pédagogie dans le schéma de nos réunions et un des points finaux de nos réunions est: ‘Relevons ce défi’. Dans le défi du nouveau visage de la famille, par exemple, on s’engage à se demander ce qu’on va faire le mois prochain pour tenter de mieux rencontrer une situation difficile », dit Robert Henckes.

De nos jours, les seniors restent très actifs, même si la santé conditionne ce dynamisme des aînés. Vivre de plus en plus longtemps est aussi un défi. Pour y répondre, il est indispensable, si la santé le permet, de rester en activité. On le voit d’ailleurs dans la vie paroissiale: les aînés sont souvent à la manœuvre.« Rester dans son fauteuil », comme le dit Robert Henckes, en regardant la télévision, enlève tout dynamisme et ne permet pas de se remettre en question. « Mes activités au sein de Vie Montante me portent et donnent un sens à ma vie », souligne-t-il.

Par ailleurs, la fin de vie est aussi une problématique importante. Robert Henckes reconnaît que face à des souffrances importantes, la tentation d’y mettre fin, en recourant à l’euthanasie, peut surgir chez les aînés. A cet égard, apporter un support spirituel peut apaiser et dynamiser. Le président de Vie Montante rappelle les paroles de Jésus à Gethsémani: il dit à ses apôtres: « Veillez et priez »« Il faut être à l’écoute du ressenti et des craintes et surtout il faut prier », estime Robert Henckes, qui ajoute que la souffrance est un mal en soi. « Jésus a combattu toute sa vie cette souffrance. Quand il voyait des souffrants, il les guérissait. Quand on est profondément souffrant, on doit pouvoir demander au Seigneur mais aussi au corps médical de pouvoir vivre une vie où cette souffrance est tolérable », poursuit Robert Henckes qui fut médecin palliatif. « Je sais qu’on a les moyens médicaux pour rendre la vie supportable malgré les douleurs ». 

« A côté de sa souffrance physique, il y a aussi sa souffrance psychique. Parfois, dans les familles, il y a des pardons qui ne sont pas faits, des gens qu’on ne voit plus, des dernières tâches qu’on n’a pas accomplies. Donc, si on peut en parler, se rapprocher, ce sont des moments très forts si on peut aborder ces temps en vérité parce que, dans les derniers moments de la vie, il ne faut plus se jouer la comédie. On se trouve en vérité. Et souvent, j’entends les accompagnants dire que c’était un moment très difficile mais c’était un des moments relationnels les plus forts de la vie et du couple », ajoute le président de Vie Montante.

Enfin, dans le programme de Vie Montante, un message spirituel est adressé aux lecteurs en guise de préambule. Il mentionne que même si les défis sont nombreux, les aînés sont appelés à les relever et à prendre position pour ne pas les subir. Robert Henckes estime qu’il faut inciter les aînés à aborder ces mutations sociétales, non en les jugeant mais bien en tâchant de les comprendre et surtout en gardant cet esprit d’ouverture, même si c’est contraire à ce qu’on espérait. La vraie dimension de l’apport des aînés à notre société est sans aucun doute leur expérience, non pour critiquer les changements, mais pour donner aux autres générations des clés de décryptage, voire des pistes de réflexion ou de solution. Recourir à l’expérience des aînés est sans aucun doute un trésor précieux pour contribuer à l’avenir de notre société.

Et de conclure: « Comme aînés, nous avons vraiment un sens à apporter à la vie et à ceux qui nous entourent. Nous avons à apporter un espoir, à montrer que la vie vaut la peine d’être vécue jusqu’à notre dernier souffle. Nous avons à le faire par la façon dont nous vivons, par notre accueil et par nos actions ».

Jean-Jacques DURRÉ

Pour télécharger l'article au format pdf, cliquez sur l'icône logpdf

Fil de navigation